Les geôles. Les soutes.
Deux endroits pour une même fonction, la concernant. La séquestration. Combien de temps cela faisait... des jours. Des semaines... des mois? Sans réel repère, elle n'avait plus vu la lumière du jour depuis... c'était quand déjà, la dernière fois? Son corps meurtir portait les traces de maltraitance, et le collier et les menotes qui entravaient déjà fortement ses mouvements l'empêchaient de faire appel à la Force pour se soulager. Mais plus que les conditions précaires dans lesquelles on la forçait à vivre, plus que l'humiliation d'être considérée plus bas qu'un animal, c'étaient les circonstances da sa "venue" ici qui avaient écorné sa volonté.
Au début, elle n'avait pas voulu s'occuper de lui. Lantor constituait un individu qu'elle redoutait, non pas par ses incroyables pouvoirs obscurs, mais pour les combats qu'il avait mené contre ses deux autres sœurs. Elle savait que ce dernier, en évoquant les blessures qu'ils s'étaient infligées mutuellement lors de leurs rixes passées, avait plus d'emprise sur elle qu'en la menaçant de son sabre laser. De fait, se cantonner à un rôle de medecin pour éviter que l'amputation de sa main ne tourne mal lui convenait largement. Mais les émissaires du conseil Jedi, guidés -à leur insu- par une sombre main, la menant à devoir le prendre comme élève, en décidèrent autrement.
La frustration au moment de sa capture avait été décuplée par le comportement et l'attitude exemplaire de son "padawan". N'importe qui d'autre serait aussi tombée dans le panneau, il n'y avait rien de dégradant à s'y être laissée prendre, et pourtant... Elle se maudissait de s'être ainsi faite avoir. Paradoxalement, elle ne ressentait pas de colère envers son ravisseur, juste une immense tristesse de voir qu'il n'avait pas saisi cette chance de rédemption, tout en faisant en sorte, en tuant le Chevalier Pharaum, qu'on ne lui en offre plus d'autre.
Toutefois, et bien que l'alimentation et le traitement qu'on lui infligeait n'étaient pas des plus appréciables, Shandris se demanda pourquoi.
Pourquoi Lantor, qui avait révélé sa vraie nature au grand jour, ne l'avait il pas éliminé, elle aussi. Réaliste, elle s'était faite à l'idée que ce n'était pas pour ses beaux yeux. Pour la torturer? Le fils Seyh avait prouvé par le passé qu'il savait etre plus subtil. La raison de sa survie restait autant flou que l'espoir d'être secourue un jour. Néanmoins, et en espérant follement que cela puisse se faire sans heurts ni blessés, elle se raccrocha à ce dernier espoir, ténu, mais toujours existant, tant qu'elle serait en vie.